Appendice : elle ne serait pas si inutile que ça
Publié le 2 novembre 2021 16:58
Pour beaucoup, l’appendice ne sert à rien ! Douloureuse lorsqu’elle est enflammée, elle peut amener une infection, on parle alors d'appendicite. Mais elle ne présenterait pas que des inconvénients. Depuis plusieurs années, des chercheurs veulent démontrer le contraire. En effet, l’appendice disposerait notamment de bactéries plus qu’utiles à la bonne santé de notre organisme. Mais leurs conclusions vont encore plus loin.
On pense souvent la faire retirer par un professionnel de santé, car elle peut provoquer de nombreuses liaisons irréversibles. Mais halte donc aux idées reçues : l’appendice est un organe qu’il faut apprendre à connaître et à apprivoiser. L’enlever définitivement n’est pas toujours la meilleure idée. On vous explique pourquoi et vous risquez d’être surpris !
Des bactéries indispensables
L’appendice retiendrait en son sein près de cent mille milliards de bonnes bactéries "utiles” pour notre organisme. Elle devient donc un excellent refuge pour ces dernières, leur permettant de se déclencher au moment opportun.
“Chez l'homme et les primates, la communication entre l'intestin et l'appendice n'est pas directe. Elle se fait par un renflement qui forme une sorte de barrière” explique ainsi un scientifique américain. Mais cela dépend également de notre origine, du pays dans lequel nous vivons et de nos habitudes alimentaires.
Ainsi, tous les pays ne seraient pas égaux face à cette conclusion. "Dans les pays développés, nous sommes protégés. Nous ne buvons pas d'eau contaminée. Nous n'avons donc pas besoin d'appendice" , observe William Parker. Dans les pays du sud où les conditions sanitaires sont moins bonnes, les cas d'appendicites sont beaucoup plus nombreux. "Autrement dit, c'est seulement là-bas que l'appendice a encore sa raison d'être", détaille le biologiste William Parker.
L'appendice, un rôle immunitaire important
Une équipe internationale de chercheurs a étudié la présence ou l'absence de l'appendice et d'autres caractéristiques gastro-intestinales chez 533 espèces de mammifères. Le résultat est sans appel ! L’absence d’appendice montre que les sujets étudiés sont dix fois plus sujets aux virus et maladies chroniques graves. Les sujets “non-opérés” présentent une immunité bien plus solide. Comme quoi…
Si l’opération en cas de douleurs reste “la norme”, les choses sont donc appelées à évoluer rapidement dans le futur. La recherche se concentre aujourd’hui sur des protocoles thérapeutiques pour éviter un retrait, souvent prématuré. En France, les opérations concernent majoritairement les enfants de 8-10 ans. À terme, cela pourrait mettre en danger leur réponse immunitaire face à de nombreuses maladies et virus. Les enfants seraient ainsi moins protégés, notamment des épisodes de gastro-entérites sévères. Pour le moment, le débat continue de faire rage entre les pontes de la médecine moderne. Il convient donc de rester plus que prudent sur cette épineuse question.
Vous l’aurez compris, les choses sont encore amenées à changer sur le sujet. Et l’opération ne serait plus une case obligatoire, sauf en cas de graves complications évidemment. N’hésitez pas à vous renseigner plus largement auprès d’un professionnel de santé.